Un père jugé à Draguignan pour avoir enlevé ses deux enfants pendant onze ans

(suite de l’affaire. Voir article précédent du Monde et commentaires sur : http://sos-parents-japan.org/2009/02/10/
un-article-controverse-du-monde-sur-une-affaire-denlevement-parental/
17.03.09 | 05h34
Le Monde
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-38743709@7-37,0.html

Arrêté fin janvier en Ariège, après onze ans de périple avec ses deux fils enlevés fin 1997 à l’âge de 6 et 7 ans, Xavier Fortin, 52 ans, comparaît mardi devant le tribunal correctionnel de Draguignan (Var) où ses défenseurs plaideront la clémence.La mère des deux enfants a décidé de ne pas se porter partie civile et ne devrait pas être présente au tribunal, par souci d’apaisement.

« Elle ne veut pas la guerre mais juste revoir ses fils », a déclaré l’une des avocates de M. Fortin, Me Pascaline Saint-Arroman Petroff, qui espère que la peine qui sera prononcée contre son client n’excédera pas la durée de sa détention provisoire.

M. Fortin, détenu depuis début février à Draguignan, risque deux ans de prison ferme pour « soustraction d’enfant par ascendant », peine à laquelle il avait été condamné par défaut en 2005, a expliqué Me Saint-Arroman Petroff, qui représente également les intérêts des deux fils.

Pour l’avocate, cette affaire « ne devrait pas relever de la justice pénale ». « Il ne s’agit pas de délinquance mais d’un père qui aime ses mômes et n’a pas supporté qu’on lui dise +vous avez juste mis la petite graine et vous n’avez aucun droit+ », dit-elle, estimant que, dans les années 1990, quand le couple s’est séparé, la justice confiait systématiquement les enfants à la maman « sans écouter la parole des enfants ».

Or, selon leurs déclarations, ils souhaitaient rester avec leur père, « pas parce qu’ils n’aimaient pas leur mère » mais parce qu’ils voulaient « continuer à vivre à la campagne, proche de leurs copains et au milieu des animaux », a poursuivi l’avocate.

Xavier Fortin et sa compagne avaient jusqu’à leur séparation été d’accord pour mener un mode de vie alternatif aux Adrets, dans le Var. La garde des enfants avait ensuite été confiée à la mère, avec droit de visite et d’hébergement au père.

Mais à Noël 1997, ce dernier avait décidé de ne pas les ramener chez son ex-compagne, débutant une vie de clandestinité sous une fausse identité dans l’Ariège où il a géré pendant sept ans une ferme pédagogique avant d’occuper pendant un an une grange à Massat, lieu où il a été arrêté. L’agriculture et l’élevage lui rapportaient environ 180 euros par mois, a-t-il indiqué au tribunal de Draguignan début février.

Titulaire d’une maîtrise de sciences, il a affirmé avoir suivi à la lettre les programmes de l’Education nationale pour assurer l’enseignement des enfants. Il a également indiqué avoir régulièrement donné de leurs nouvelles, par courrier dont la provenance n’était pas identifiable, au juge d’instruction de Draguignan chargé de l’affaire.

Une expertise psychiatrique ordonnée par le procureur souligne toutefois que les enfants étaient sous l’influence de leur père. Me Saint-Arroman Petroff admet que la construction psychique des jeunes gens a été marquée « par l’absence de la mère » mais estime que « les enfants ont besoin des deux parents ».

Pulsions infanticides maternelles et Syndrome de Münchausen

La jeune femme ayant poignardé son enfant mise en examen

Le Monde
Reuters 04.03.09 | 22h00
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14 … -37,0.html

THIONVILLE, Moselle (Reuters) – Une femme ayant avoué avoir poignardé sa fillette de dix ans samedi à Uckange (Moselle), et qui avait dans un premier temps persuadé son fils de 5 ans de s’accuser des faits, a été mise en examen, annonce son avocat.

Cette mère de famille de 36 ans a été laissée en liberté sous contrôle judiciaire « avec interdiction de résider à Uckange, de rentrer en contact avec la presse et avec ses enfants qui ont fait l’objet d’une mesure d’assistance éducative », a précisé à Reuters Me Alexandre Bouthier.

Mise en examen pour « violences aggravées » et « soustraction à l’obligation légale éducative », elle devra se soumettre à un suivi psychiatrique.

Elle a été confondue après un examen médical de sa fille, toujours hospitalisée mais dont les jours ne sont pas en danger. Les médecins ont informé les enquêteurs que la gravité de la blessure ne leur semblait pas compatible avec un coup porté par un enfant.

« Le parquet considère qu’en l’état, l’enquête de flagrance ne permet pas de conclure à une intention homicide », a déclaré le procureur de la République de Thionville, Jean-François Mailhes.

Me Alexandre Bouthier évoque de son côté « un geste accidentel » sur fond de fatigue et de déprime liées à une intervention chirurgicale subie récemment par la mère de famille.

AVEUX CIRCONSTANCIÉS

Les secours étaient intervenus samedi matin au domicile de cette famille monoparentale pour une blessure par coup de couteau infligée à la fillette de 10 ans, au niveau du thorax.

Les premières déclarations des trois protagonistes laissaient entendre que le jeune garçon de 5 ans avait blessé sa soeur au cours d’une dispute liée à l’usage d’une console de jeu.

Mais de nouvelles auditions des deux mineurs par les gendarmes chargés de l’enquête ont orienté les soupçons vers leur mère, employée de nuit comme serveuse dans un bar-restaurant au Luxembourg.

Placée en garde à vue mardi, celle-ci « a passé des aveux circonstanciés sur sa culpabilité, mais elle reste très évasive sur le mode opératoire », a indiqué le procureur de la République.

Réveillée samedi matin par les cris de ses enfants, elle aurait au cours d’une dispute « piqué » sa fille avec le couteau qu’elle avait utilisé dans la nuit, à son retour du travail, pour se préparer un sandwich.

« La mère leur a ensuite dit qu’il fallait que le petit frère se désigne, parce qu’elle avait peur d’aller en prison », a précisé le parquet, qui évoque des enfants placés dans une situation de « conflit de loyauté épouvantable et extrême. »

La fillette est hospitalisée à Nancy. Son petit frère a été placé dans un foyer de la protection judiciaire de la jeunesse.

Thomas Calinon, édité par Elizabeth Pineau

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Pour le syndrome de Münchausen, voir :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_d … BCnchausen
http://ja.wikipedia.org/wiki/%E3%83%9F% … 9%E7%BE%A4
Pour le syndrome de Münchausen par procuration :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_d … rocuration
http://ja.wikipedia.org/wiki/%E4%BB%A3% … 9%E7%BE%A4

références données par jck dans son témoignage sur le forum en français de SOS Parents Japan :

http://sos-parents-japan.org/forum/viewtopic.php?f=2&t=39

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Table ronde du réseau Oyakonet du 13 juillet 2008: vidéos 5, 6, 7


Table ronde du réseau Oyakonet du 13 juillet 2008 (en japonais) 05 from France-Japon.net on Vimeo.


Table ronde du réseau Oyakonet du 13 juillet 2008 (en japonais) 06 from France-Japon.net on Vimeo.


Table ronde du réseau Oyakonet du 13 juillet 2008 (en japonais) 07 from France-Japon.net on Vimeo.

Table ronde du réseau Oyakonet du 13 juillet 2008: vidéos 2, 3, 4


Table ronde du réseau Oyakonet du 13 juillet 2008 (en japonais) 02 from France-Japon.net on Vimeo.


Table ronde du réseau Oyakonet du 13 juillet 2008 (en japonais) 03 from France-Japon.net on Vimeo.


Table ronde du réseau Oyakonet du 13 juillet 2008 (en japonais) 04 from France-Japon.net on Vimeo.

Street Demonstration of Oyakonet : Part II

離婚後の親子の交流を実現するデモPart2

今年の7月に引き続き、離婚後の親子の交流、
共同親権などを求めてデモを行ないます。
みなさん、ふるって参加下さい。鳴りもの、派手もの歓迎です。

■日時 10月26日13時集合13時半出発
■場所 恵比寿公園(渋谷区恵比寿西1−19−1 恵比寿駅西口下車徒歩5分)

青山子どもの城に向けて

■主催  親子の面会交流を実現する全国ネットワーク
連絡先 042−573−4010 (スペースF)

THE STREET DEMONSTRATION
to establish parenting rights after divorce -part 2

We will have another street demonstration in Tokyo since
the first demonstration in July.
Please come and join us!
Music, Dancing and other performances are welcome !

When: Oct 26th, 2008 meet at 1:00 pm/ start at 1:30pm.
Where: Meet at Ebisu-Kouen,
Shibuya and walk to Kodomo no Shiro (Children’s Castle), Aoyama.

※Ebisu-Kouen (1-19-11 Ebishu Nishi)

5 minutes walk from Ebisu-Station West Exit. MAP

Who: The Nationwide Network for Realizing Vistation in
Japan ( The Oyako-Net)
Tel 042-573-4010 (Space F)
Source : http://blog.goo.ne.jp/oyakonet

Technorati Profile

Custody battle in Japan highlights loophole in child abduction cases (The Guardian)

© The Guardian

Shane Clarke had no reason to be suspicious when his wife took their two children to Japan to see their ill grandmother in January.

The couple had married four years earlier after meeting online, and settled down with their daughters, aged three and one, in the west Midlands. Clarke, they agreed, would join his family in Japan in May for a holiday, and they would all return together.

Last week, however, he faced his wife and her lawyer in a Japanese courtroom, uncertain if he would ever see his children again. When his wife left the UK, Clarke now believes, she never had any intention of returning with him, or of letting her children see him.

« From the moment I met her at Narita airport I knew something was wrong, » Clarke told the Guardian before a custody hearing in Mito, north of Tokyo. « I soon realised she’d played me like a grand piano. The whole thing had been orchestrated, » he claims.

Clarke, a 38-year-old management consultant from West Bromwich, has gone to great lengths to win custody. The Crown Prosecution Service said his wife could be prosecuted in the UK under the 1984 child abduction act.

However, he can expect little sympathy from Japanese courts, which do not recognise parental child abduction as a crime and habitually rule in favour of the custodial – Japanese – parent.

Japan is the only G7 nation not to have signed the 1980 Hague convention on civil aspects of child abduction, which requires parents accused of abducting their children to return them to their country of habitual residence. He is one of an estimated 10,000 parents, divorced or separated from their Japanese spouses, who have been denied access to their children. Since the Hague treaty came into effect, not a single ruling in Japan has gone in favour of the foreign parent.

Campaigners say Japan’s refusal to join the treaty’s 80 other signatories has turned it into a haven for child abductors.

The European Union, Canada and the US have urged Japan to sign, but Takao Tanase, a law professor at Chuo University, says international pressure is unlikely to have much impact. « In Japan, if the child is secure in its new environment and doesn’t want more disruption, family courts don’t believe that it is in the child’s best interest to force it to see the non-custodial parent, » he said.

Japanese courts prefer to leave it to divorced couples to negotiate custody arrangements, Takase said. Officials say the government is looking at signing the Hague treaty, though not soon.

« We recognise that the convention is a useful tool to secure children’s rights and we are seriously considering the possibility of signing the convention, but we’ve yet to reach a conclusion, » said Yasuhisa Kawamura, a foreign ministry spokesman.

« We understand the anxieties of international parents, but there is no difference between the western approach and ours. »

Clarke’s two custody hearings this week did not go well. An interpreter arranged by the foreign office failed to materialise. The British embassy in Tokyo provided him with a list of alternative interpreters but said it could offer no more help.

The judge was forced to postpone his ruling, but Clarke is convinced he will never see his daughters again.

« We are talking about two British citizens, and no one will help me. The message our government is sending out to foreign nationals is that it’s perfectly all right for them to commit a crime on British soil, and as long as they leave the country quickly enough, they’ll get away scot-free. »
Backstory

The rise in the number of parental child abductions has been fuelled by a dramatic increase in marriages between Japanese and foreign nationals. According to the health and welfare ministry, there were 44,701 such marriages in 2006, compared with 7,261 in 1980, the vast majority between Japanese and Chinese, Koreans and Filipinos. An estimated 20,000 children are born to Japanese-foreign couples every year. Though Japan does not keep an official count, there are 47 unresolved cases of US children being taken to Japan – only Mexico and India are more popular destinations – and 30 involving Canadian citizens. British officials are dealing with 10 cases, a foreign office spokeswoman told the Guardian, including that of Shane Clarke.

http://www.guardian.co.uk/world/2008/sep/15/japan.childprotection

Custody battles : an unfair fight (Japan Times)

Copyright Japan Times
Article original ICI.

Tuesday, Aug. 12, 2008

THE ZEIT GIST
Custody battles: an unfair fight

By MICHAEL HASSETT

« Sport at its best obliterates divisions between peoples, such as ostentatious flag-waving and exaggerated national sentiment. » New York Times senior writer Howard W. French — who has covered China for the past five years, was Tokyo bureau chief from 1999 to 2003, and has lived overseas for all but 3 1/2 years since 1979 — made this astute observation last month after staying up most of the night in Shanghai to watch the remarkable five-set Wimbledon final between Spain’s Rafael Nadal and Switzerland’s Roger Federer.

Only four days into the long-awaited Beijing Olympics, we can only lament the regression that has taken place after only a month and will most certainly intensify over the next 12 days, in what media often infuses into our very beings as « us vs. them. » Unfortunately, here in Japan, it is not only the media that eagerly participates in this engine of propaganda — it’s the education system itself.

As many may know, in response to new curriculum guidelines introduced in the 2002 school year that included the fostering of « feelings of love for one’s country » as an objective for sixth-grade social studies, students at a number of public elementary schools around the nation have since been subjected to evaluations on their love for Japan. Moreover, in December 2006 this country’s basso ostinato of excessive pride bordering on jingoistic fanaticism ground on as the ruling bloc in the Diet forced through revisions to the Fundamental Law of Education by removing a reference to « respecting the value of the individual » and instead calling on schools to cultivate in students a « love of the national homeland. »

But what impact does this have on families here in which one parent is Japanese and the other is not? A relationship between individuals from different countries will generally experience great friction when one or both of the partners remain more committed to their nationality than they do to their spouse — in other words, when they are more married to their country than they are to each other. And this can become exacerbated when children are encouraged to side with one country or the other. Or, in Japan’s case, taught to love Nippon and then graded on patriotism.

One year ago, The Japan Times (Zeit Gist, Aug. 7) printed some findings of mine that showed that there is a 21.1-percent likelihood that a man who marries a Japanese national will do the following: create at least one child with his spouse (85.2 percent probability), then divorce within the first 20 years of marriage (31 percent), and subsequently lose custody of any children (80 percent). And in a country such as Japan — one that has no visitation rights and neither statutes nor judicial precedents providing for joint custody — loss of custody often translates into complete loss of contact, depending on the desire of the mother.

And if this figure is not startling enough, this year’s calculation using more current data would leave us with an even higher likelihood: 22 percent. Having this information, we must now ask a question that most of us would dread presenting to a friend in a fog of engagement glee: Is it the behavior of a wise man to pursue a course of action that has such a high probability of leaving your future children without any contact with their own father?

Most of us enter a marriage with the realization that divorce is a possibility. Of course, we don’t hope for a breakup, but we accept that unions do occasionally dissolve, and heartbreak — usually temporary — will often result. However, do we ever enter marriage thinking beyond our own selves to the realization that there is a substantial likelihood that our own children — our personal flesh and blood — will be ripped from our lives? Doubtful. But in this country, this loss happens to one in every four fathers. Does it happen more to non-Japanese men? Most likely not. The divorce-to-marriage ratio for relationships between Japanese women and foreign men was nearly 39 percent in 2006. For the entire nation it was 41 percent.

And non-Japanese women married to Japanese men should not rest too comfortably either. Their divorce-to-marriage ratio was over 38 percent in 2006. And even though mothers are usually awarded custody of children, it has been widely reported that foreign parents here in Japan are almost never successful in custody claims, and even if the foreign parent is lucky enough to eventually be granted custody, effecting such a court order may prove very difficult because law enforcement generally prefers to remain uninvolved in these complicated, emotion-filled cases. According to Colin P. A. Jones, a professor at Doshisha Law School in Kyoto, « family courts will usually do what is easy, and giving custody to the Japanese parent is usually going to be easier. »

David Hearn, director of « From the Shadows » ( www.fromtheshadowsmovie.com ), a documentary in production about child abduction by parents and relatives in Japan, says that he has so far come across only two cases in which non-Japanese had physical custody going into divorce proceedings and received custody at the ruling. And in one of these two cases, the Japanese parent did not put up much of a fight for the children.

According to Hearn, « Whoever has the children when proceedings begin gets sole custody of the children in virtually every case. It’s then easy to understand why parents do such cruel things to each other, and the kids, to get physical custody before divorce is petitioned for and custody is decided in family court. »

Now, when criticism of Japan or the Japanese system is presented, two forms of rebuttal are common: 1) It’s just as bad or worse elsewhere (as if this somehow justifies poor conditions here); or 2) It has never happened to me (as if a pattern can’t exist unless that particular person is part of it).

When it comes to comparisons of countries, the United States is generally one that is used as a benchmark. And the likelihood of the above progression — from marriage to parenthood to divorce to loss of custody — is slightly greater, at 25.9 percent, in the United States. However, joint custody has become an integral part of U.S. society, and even though 68 percent of mothers receive both sole legal and physical custody in a U.S. divorce, a man who truly desires custody and makes the effort to obtain such is usually going to be accorded some form of it.

As for the second type of criticism — it has never happened to me — well, good for you! Me neither.

So, what is a foreigner deeply in love with a Japanese national and eager to make little Himes and Taros to do? Residing outside Japan is probably the best option. Japan has yet to sign the Hague Convention on the Civil Aspects of International Child Abduction, but is reportedly planning to do so by 2010. For the most part, overseas courts would accord greater protection of custodial rights for both parents. And we can only hope that changes that will need to be made to comply with this treaty will encourage alterations to law that will encourage the introduction of joint custody here in Japan.

But as we continue through this Olympic week and into the next — weeks that are sure to be filled with intense, core-emanating, possibly desperate cries for the success of ‘ol « NI-PPON, » followed by tears that deprive one of breath, or jubilation that rivals life’s greatest climaxes — perhaps we should review the intended purpose of these games, as exemplified in the Olympic Creed: « The most important thing in the Olympic Games is not to win but to take part, just as the most important thing in life is not the triumph but the struggle. The essential thing is not to have conquered but to have fought well. »

This creed could also apply to marriage, parenthood and divorce. There is a reason why pride is one of the seven deadly sins: When winning takes precedence in any of these joint endeavors, a great mess is usually left by the one who has triumphed and conquered, and the remaining institution is left blackened. Those in mixed marriages would be wise to tread carefully during these Olympic weeks. Or better yet, cheer for Iceland!

Au Japon, la garde partagée est un combat

(Japanese translation below)

Reportage
Au Japon, la garde partagée est un combat
LE MONDE | 28.07.08 | 14h25 • Mis à jour le 28.07.08 | 14h55

TOKYO CORRESPONDANCE

http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2008/07/28/
au-japon-la-garde-partagee-est-un-combat_
1077872_3216.html#ens_id=1077966

http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element
/0,40-0@2-3216,50-1077872,0.html

« Il y a deux ans, alors que j’étais au travail, mon épouse a quitté la maison avec notre fils de 1 an et 9 mois. La dernière fois que j’ai vu mon enfant, c’était en janvier, pendant une heure. » Comme ce Japonais désireux de conserver l’anonymat, quelque 166 000 parents, japonais ou étrangers, sont chaque année privés du droit de voir leur(s) enfant(s) après une séparation. En cause : une justice qui fonctionne encore sur des principes d’organisation familiale hérités de l’ère Meiji (1868-1912), qui ne reconnaît ni le droit de visite ni le partage de l’autorité parentale et ne considère pas l’enlèvement d’enfant par l’un des parents comme un crime.

« Dans la situation juridique actuelle du Japon, le parent le plus prompt à emmener les enfants avec lui en obtient la garde », explique, dans un document sur le droit parental au Japon, Richard Delrieu, professeur à l’université Kyoto-Sangyo, lui-même privé de son enfant et président de l’association SOS Parents Japan. « Le kidnapping est toléré par le tribunal, ajoute-t-il. Après six mois de résidence des enfants à leur nouveau domicile, le parent kidnappeur prend un avantage juridique sur l’autre parent, déterminant pour l’attribution de la garde. »

La pratique est si ancrée qu’elle dépasse parfois le cadre du couple. « Ma femme a succombé à un cancer il y a deux ans, se souvient Paul Wong, un Américain. Depuis, ma fille vit chez mes ex-beaux-parents. Quand j’ai essayé de la récupérer, ils m’ont attaqué en justice. » Le tribunal s’est prononcé en faveur des beaux-parents, et M. Wong s’est vu privé de son droit parental.

Ces privations concernent parfois des mères. Masako Aeko ne sait pas où habitent son ex-mari et son fils de 13 ans, rentrés au Japon après un divorce – assorti d’une garde partagée – réglé devant la justice au Canada, où la famille résidait.

Mais dans 80 % des cas, c’est le père qui perd tout contact avec son ou ses enfants. Une situation vécue par Steven Christie, un Américain séparé – mais non divorcé – de sa femme japonaise et qui n’a pas vu son fils depuis trois ans hors des tribunaux. « J’ai pu passer une heure avec lui dans une salle du tribunal des affaires familiales de Tokyo, sous vidéosurveillance, raconte-t-il. Je n’avais pas le droit de poser de questions. Si je l’avais fait, mon fils avait pour instruction de ne pas répondre et l’entretien aurait été interrompu. »

Ces situations, où sont contredits les devoirs élémentaires du mariage (vie commune et assistance mutuelle) et où l’abandon de domicile avec un enfant n’est pas considéré comme un enlèvement, témoignent du vide juridique existant au Japon. « Le problème est que la loi sur la famille est conçue pour respecter l’autonomie du foyer, explique l’avocat et professeur de droit Takao Tanase. Le droit n’interfère pas dans les affaires du foyer. »

La question de la garde doit faire l’objet de négociations entre les deux époux. Si un accord est impossible, le tribunal devient l’ultime recours. Mais il fonde ses décisions sur le principe – inscrit, lui, dans le droit japonais – d’un seul parent détenteur de l’autorité parentale en cas de divorce.

Ce principe est un héritage de l’ère Meiji. « Après 1868, la nouvelle forme légale de la famille a renforcé son aspect patriarcal », écrivait, en 1984, Kenji Tokitsu dans les Cahiers internationaux de sociologie. Elle a été remplacée en 1945 par une « structure égalitaire » restée « en décalage avec la pratique ». Dans ce contexte, l’accent est toujours mis sur la « continuité et le maintien de la famille ». En cas de divorce, l’un des parents sort de la famille, de la « maison » – « uchi », en japonais – et crée, de fait, un deuxième « uchi », sans rapport avec son ancienne maison.

« En Occident, l’intérêt supérieur de l’enfant est de voir les deux parents, note Thierry Consigny, conseiller de l’Assemblée des Français de l’étranger. Au Japon, il est de vivre dans une maison de manière stable. » La signature, en 1994, par Tokyo, de la convention de New York sur le droit des enfants à voir les deux parents n’a rien changé.

Le droit de visite, qui n’apparaît que dans la jurisprudence, reste difficile à faire admettre. « Quand j’ai essayé d’imposer, comme condition d’acceptation du divorce, le droit de pouvoir rencontrer mon fils deux fois par mois, raconte un Français d’Osaka, j’ai senti une évidente incompréhension de la part du comité de conciliation et de mon ex-épouse. »

« Au cas où il est attribué par le tribunal au moment du divorce, souligne M. Delrieu, ce droit n’excède généralement pas une visite par mois. » Il est accordé dans 20 % des cas, mais le vide juridique et l’impuissance des tribunaux japonais permettent au parent qui assure la garde des enfants de le refuser.

Ces problèmes commencent à susciter des réactions, notamment de la part de parents japonais. La société nippone a évolué et l’implication grandissante des pères dans l’éducation des enfants rend la séparation plus douloureuse.

L’autre facteur est la pression des pays étrangers, conséquence de la forte progression des mariages mixtes (44 701 en 2006, contre 27 727 en 1995) et des séparations dans plus de 40 % des cas. Le nombre d’affaires d’enlèvements – souvent suivis de demande de dommages et intérêts, voire de la négation de la culture du parent étranger – recensé par les consulats des pays européens et d’Amérique du Nord atteint 159, dont 40 aux Etats-Unis, 30 en Grande-Bretagne et 20 en France, mais il pourrait y en avoir beaucoup plus.

Le département d’Etat américain signale dans ses conseils aux voyageurs allant au Japon qu’à sa connaissance, « il n’existe aucun cas d’enfant enlevé aux Etats-Unis par un parent ayant pu y revenir sur ordre d’un tribunal japonais ».

La présidence française de l’Union européenne aurait fait de la question de la non-présentation d’enfants au Japon l’une de ses priorités. Une coordination entre l’Europe, les Etats-Unis et le Canada se mettrait au point.

Avec SOS Parents Japan et l’appui de certains élus, 18 associations japonaises ont manifesté le 13 juillet à Tokyo. Leurs demandes portent notamment sur la signature de la convention de La Haye sur les aspects civils des déplacements illicites d’enfants, l’inscription dans la loi japonaise du droit de visite pour les parents séparés et divorcés ainsi que l’attribution aux tribunaux des affaires familiales de moyens coercitifs pour l’application réelle de leurs décisions.

Le quotidien Asahi signalait, le 10 mai, que la ratification de la convention de La Haye pourrait intervenir en 2010. Le ministère de la justice ne confirme pas.

Tamiko Nakamura, avocate membre du Comité sur la législation familiale, ne se montre guère optimiste. « Je ne pense pas que la société japonaise soit prête à évoluer sur ces questions, regrette-t-elle. La majorité, y compris au sein de la classe politique et du monde judiciaire, considère toujours qu’une garde partagée augmente les problèmes et perturbe l’enfant. »

Philippe Mesmer

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