Les associations SOS PAPA et SOS PARENTS JAPAN ont décidé, d’un total accord, de ne pas répondre à l’invitation de la DFAE à assister à la 7e réunion du Comité Franco-Japonais sur l’enfant au centre d’un conflit parental, qui doit se tenir le jeudi 6 décembre 2012 à Paris.
Les raisons de ce boycott ont été exposées dans un courrier adressé à Monsieur Pierre-Christian SOCCOJA, Chef du Service des conventions, des affaires civiles et de l’entraide judiciaire de la DFAE (Direction des Français de l’Etranger du Ministère des Affaires Étrangères et Européennes), suite à un échange de correspondance avec cette administration. L’ensemble en est reproduit plus bas.
Le Comité Franco-Japonais sur l’enfant au centre d’un conflit parental, créé en décembre 2009, se réunit tous les six mois depuis cette date, alternativement à Paris et à Tokyo. Il réunit des fonctionnaires des ministères français et japonais des Affaires Étrangères et de la Justice.
Les buts poursuivis par ce comité sont, d’une part, de discuter de l’éventualité de l’adhésion du Japon à la Convention de La Haye 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants, à laquelle le Japon est le seul pays du G8 à ne pas avoir encore adhéré, et d’autre part à tenter de régler les cas en cours d’enlèvement parental et de non présentation d’enfants franco-japonais, dont les parents sont séparés ou divorcés.
Jusqu’à présent, aussi bien sur la question de la signature par le Japon de la Convention de La Haye que sur celui des cas en cours, il n’a pu être enregistré d’avancée notable depuis 3 ans. Le Japon – tout en jurant de sa bonne volonté – reporte sans cesse, sous divers prétextes, l’examen d’un projet de loi qui permettrait cette adhésion, en intégrant à sa législation un droit de visite, voire un partage de l’autorité parentale, qui n’y figurent toujours pas .
Quant aux cas en cours, aucun membre des deux associations représentant les parents privés de leurs enfants n’a, jusqu’ici, ressenti les effets de « l’implication croissante des autorités japonaises » (selon la DFAE) dans la résolution de ces cas douloureux…
Et, pendant ce temps là, nos enfants grandissent sans père.
Malgré des demandes répétées de nos deux associations depuis la création du Comité FJ, de n’être pas invités « à une rencontre à l’issue de ces travaux », mais à une véritable séance de travail en début de journée avec les représentants des parties française et japonaise, nous n’avons essuyé que des fins de non recevoir du Ministère des Affaires Étrangères français. Nous pensons que, compte tenu de la stagnation des négociations et de la situation des relations entre parents et enfants non présentés, il est incontournable, urgent et impérieux que les associations représentant les principaux intéressés, les parents privés de leurs enfants, ne soient pas réduits à un rôle de figurants, voire de spectateurs invités post festum, mais que la parole des parents – qui tentent, corps et âme, de garder contact avec la chair de leur chair – soit enfin entendue avant le lancement de toute négociation entre professionnels de la diplomatie (négociation à laquelle les associations n’ont jamais demandé de participer).
Cette négociation entre représentants français et japonais y trouverait sans doute, au contact préalable d’une réalité tangible, un surcroît de sensibilité et par cela même une meilleure légitimité, et pourrait, peut-être, enfin, aboutir à quelque chose de concret.
Nos associations SOS PAPA et SOS PARENTS JAPAN restent cependant ouvertes à toute proposition pour une prochaine réunion du Comité Franco-Japonais qui irait dans le sens de ce que nous souhaitons, en tant que représentants de parents privés de leurs enfants.
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Pour lire l’ÉCHANGE DE COURRIER AVEC LA DFAE , cliquer sur ce lien.