Le Japon pointé du doigt en matière d’enlèvements d’enfants

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le 23/5/2009 à 10h54  par AFP

Des diplomates des principaux pays alliés du Japon ont exhorté le gouvernement nippon à signer une convention internationale contre les enlèvements d’enfants par l’un des parents, un drame très répandu dans l’archipel.
Chaque année, à la suite d’une séparation ou d’un divorce, 166.000 enfants sont coupés, le plus souvent définitivement, d’un de leurs parents, selon des statistiques officielles japonaises.
Dans 80% des cas, c’est le père, japonais ou étranger, qui perd tous ses droits sur l’enfant.
« Nous estimons qu’il y a urgence », a déclaré l’ambassadeur par intérim des Etats-Unis, James Zumwalt, lors d’une conférence de presse aux côtés de représentants de la Grande-Bretagne, la France et du Canada.
« Nous avons de plus en plus de mariages mixtes et le nombre de cas va augmenter », a-t-il ajouté. Le Japon est le seul membre du G7 à ne pas avoir signé la Convention de La Haye sur les aspects civils des déplacements illicites d’enfants.
Michele Bond, vice-secrétaire d’Etat adjointe chargée des expatriés américains, a signalé 73 affaires avec 104 enfants nippo-américains ayant été « enlevés et emmenés au Japon ou illégalement retenus dans l’archipel ».
Dans 29 autres cas, les parents et les enfants vivent au Japon, mais à la suite d’une séparation ou d’un divorce, le parent américain ne peut pas voir son enfant, selon Mme Bond.
Les diplomates britannique, français et canadien ont signalé 95 cas d’enlèvement, avec le plus souvent une rupture totale du contact avec l’un des parents. Mme Bond a souligné que des parents japonais étaient eux aussi victimes de cette situation.
« Comme le Japon n’est pas membre de la Convention de La Haye, il ne peut pas la faire appliquer même si l’enfant a été emmené dans un pays signataire », a-t-elle expliqué.
La responsable américaine a discuté avec des fonctionnaires des ministères japonais des Affaires étrangères et de la Justice, selon lesquels Tokyo envisage « très sérieusement une adhésion à la Convention de La Haye ».
« Nous exhortons le gouvernement japonais à peut-être accélérer le processus car l’examen de cette question dure depuis pas mal de temps », a indiqué Mme Bond