Enlèvement d’enfant : des règles internationales complexes

LEMONDE.FR | 23.03.09 | 18h52 • Mis à jour le 23.03.09 | 19h40

http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/03/23/enlevement-d-enfant-des-regles-internationales-complexes_1171685_3224.html#ens_id=1170750

L’enlèvement de la petite Elise, vendredi 20 mars, a mis en évidence la complexité juridique à l’échelle internationale des cas d’enlèvement d’enfant par l’un ou l’autre des parents. Même dans des cas avérés d’enlèvement, le retour de l’enfant dans son pays de résidence peut nécessiter des mois, voire des années de procédures. La rapidité du processus dépend de l’existence de conventions internationales entre le pays d’origine de l’enfant et le pays où il a été emmené.

La Russie et la France n’ont signé aucune convention sur les enlèvements d’enfants.
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* Si une convention a été signée entre les deux pays

La plupart des pays ont signé des conventions comme celle de La Haye, ratifiée par cinquante-huit Etats. Dans ce cadre, la justice du pays où l’enfant a été emmené n’a pas autorité pour juger le fond de l’affaire d’enlèvement. L’autorité judiciaire doit vérifier dans les six semaines qui suivent la demande si le retour de l’enfant ne présente pas un danger pour lui, et si le parent qui demande le retour bénéficiait bien du droit de garde.

D’autres conventions existent, par exemple entre la France et les pays du Maghreb, qui fonctionnent sur les mêmes principes. Mais même dans le cas où une convention existe entre les deux pays, la procédure dure en général plusieurs mois.

* Si aucune convention n’existe

Certains pays, comme la Russie ou le Japon, ne sont signataires d’aucune convention sur ce sujet. La seule solution est alors diplomatique, par le biais des ministères des affaires étrangères, mais le retour de l’enfant n’est pas garanti et les procédures peuvent durer des années.

Un parent qui a la garde d’un enfant enlevé dispose alors de deux possibilités pour tenter d’écourter les délais. Il peut recourir à la médiation familiale : en France, les tentatives de médiation sont gérées par le ministère des affaires étrangères, via la sous-direction des Français à l’étranger. Il peut également lancer une action en justice directement dans le pays où l’enfant a été emmené. Dans certains cas, c’est la seule solution pour obtenir un droit de visite, et le seul moyen pour le parent de rester en contact avec l’enfant durant la procédure diplomatique.

–Le cas d’Elise

Les conditions de l’enlèvement de la petite Elise et l’intensité du conflit entre ses deux parents semblent devoir empêcher un règlement rapide.

Sa mère fait l’objet d’un mandat d’arrêt international après avoir enlevé Elise une première fois, en 2007. Son père est parti la chercher en Russie, et fait depuis l’objet de poursuites pour enlèvement dans le pays de sa femme.

Xavier Fortin condamné à deux mois de prison pour avoir enlevé ses enfants

LEMONDE.FR avec AFP | 17.03.09 | 18h22 • Mis à jour le 17.03.09 | 20h30

Xavier Fortin, arrêté fin janvier après onze années de fuite avec ses deux fils, a été condamné, mardi 17 mars, à deux mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Draguignan. Le prévenu, âgé de 52 ans, était accusé d’avoir enlevé ses fils à la garde de leur mère fin 1997. Le procureur avait requis à son encontre une peine de deux ans de prison, dont dix-huit mois avec sursis, soit six mois de prison ferme. Compte tenu du temps passé en détention préventive, Xavier Fortin devait sortir de prison dès mardi soir.

« Ce n’est pas le procès des qualités paternelles de Xavier Fortin, on peut qu’être impressionné et admiratif face à l’attachement qu’il a vis-à-vis de ses enfants et l’engagement qu’il a eu pour les éduquer, avait estimé, lors des plaidoiries, le procureur devant le tribunal. Mais on peut aussi être scandalisé par ses actes de désobéissance civile, ses actes de résistance ».

Les deux fils du couple Fortin – Okwari et Shahi’yena, aujourd’hui âgés de 17 et 18 ans – avaient affirmé à plusieurs reprises après l’arrestation de leur père qu’ils l’avaient suivi de leur plein gré. Selon leur avocate, Pascaline Saint-Arroman Petroff , ils ont confirmé cette version devant le tribunal, où ils étaient cités comme témoins.

Leur mère, Catherine Martin, à l’origine des poursuites pour « soustraction d’enfant par ascendant », a décidé de ne pas venir à l’audience et de ne pas se constituer partie civile par souci d’apaisement, selon ses fils. Le couple avait vécu en concubinage de 1987 à juin 1996, date à laquelle Catherine Martin, lasse d’une existence nomade et alternative d’instituteur itinérant, était partie chez ses parents avec les enfants du couple et un troisième, né d’une première union. M. Fortin, qui dans un premier temps avait obtenu la garde des enfants avant que la décision ne soit annulée en faveur de Mme Martin, décide en décembre 1997 de ne pas ramener ses fils chez leur mère, commençant une cavale de onze ans.

Un père jugé à Draguignan pour avoir enlevé ses deux enfants pendant onze ans

(suite de l’affaire. Voir article précédent du Monde et commentaires sur : http://sos-parents-japan.org/2009/02/10/
un-article-controverse-du-monde-sur-une-affaire-denlevement-parental/
17.03.09 | 05h34
Le Monde
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-38743709@7-37,0.html

Arrêté fin janvier en Ariège, après onze ans de périple avec ses deux fils enlevés fin 1997 à l’âge de 6 et 7 ans, Xavier Fortin, 52 ans, comparaît mardi devant le tribunal correctionnel de Draguignan (Var) où ses défenseurs plaideront la clémence.La mère des deux enfants a décidé de ne pas se porter partie civile et ne devrait pas être présente au tribunal, par souci d’apaisement.

« Elle ne veut pas la guerre mais juste revoir ses fils », a déclaré l’une des avocates de M. Fortin, Me Pascaline Saint-Arroman Petroff, qui espère que la peine qui sera prononcée contre son client n’excédera pas la durée de sa détention provisoire.

M. Fortin, détenu depuis début février à Draguignan, risque deux ans de prison ferme pour « soustraction d’enfant par ascendant », peine à laquelle il avait été condamné par défaut en 2005, a expliqué Me Saint-Arroman Petroff, qui représente également les intérêts des deux fils.

Pour l’avocate, cette affaire « ne devrait pas relever de la justice pénale ». « Il ne s’agit pas de délinquance mais d’un père qui aime ses mômes et n’a pas supporté qu’on lui dise +vous avez juste mis la petite graine et vous n’avez aucun droit+ », dit-elle, estimant que, dans les années 1990, quand le couple s’est séparé, la justice confiait systématiquement les enfants à la maman « sans écouter la parole des enfants ».

Or, selon leurs déclarations, ils souhaitaient rester avec leur père, « pas parce qu’ils n’aimaient pas leur mère » mais parce qu’ils voulaient « continuer à vivre à la campagne, proche de leurs copains et au milieu des animaux », a poursuivi l’avocate.

Xavier Fortin et sa compagne avaient jusqu’à leur séparation été d’accord pour mener un mode de vie alternatif aux Adrets, dans le Var. La garde des enfants avait ensuite été confiée à la mère, avec droit de visite et d’hébergement au père.

Mais à Noël 1997, ce dernier avait décidé de ne pas les ramener chez son ex-compagne, débutant une vie de clandestinité sous une fausse identité dans l’Ariège où il a géré pendant sept ans une ferme pédagogique avant d’occuper pendant un an une grange à Massat, lieu où il a été arrêté. L’agriculture et l’élevage lui rapportaient environ 180 euros par mois, a-t-il indiqué au tribunal de Draguignan début février.

Titulaire d’une maîtrise de sciences, il a affirmé avoir suivi à la lettre les programmes de l’Education nationale pour assurer l’enseignement des enfants. Il a également indiqué avoir régulièrement donné de leurs nouvelles, par courrier dont la provenance n’était pas identifiable, au juge d’instruction de Draguignan chargé de l’affaire.

Une expertise psychiatrique ordonnée par le procureur souligne toutefois que les enfants étaient sous l’influence de leur père. Me Saint-Arroman Petroff admet que la construction psychique des jeunes gens a été marquée « par l’absence de la mère » mais estime que « les enfants ont besoin des deux parents ».

Pulsions infanticides maternelles et Syndrome de Münchausen

La jeune femme ayant poignardé son enfant mise en examen

Le Monde
Reuters 04.03.09 | 22h00
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14 … -37,0.html

THIONVILLE, Moselle (Reuters) – Une femme ayant avoué avoir poignardé sa fillette de dix ans samedi à Uckange (Moselle), et qui avait dans un premier temps persuadé son fils de 5 ans de s’accuser des faits, a été mise en examen, annonce son avocat.

Cette mère de famille de 36 ans a été laissée en liberté sous contrôle judiciaire « avec interdiction de résider à Uckange, de rentrer en contact avec la presse et avec ses enfants qui ont fait l’objet d’une mesure d’assistance éducative », a précisé à Reuters Me Alexandre Bouthier.

Mise en examen pour « violences aggravées » et « soustraction à l’obligation légale éducative », elle devra se soumettre à un suivi psychiatrique.

Elle a été confondue après un examen médical de sa fille, toujours hospitalisée mais dont les jours ne sont pas en danger. Les médecins ont informé les enquêteurs que la gravité de la blessure ne leur semblait pas compatible avec un coup porté par un enfant.

« Le parquet considère qu’en l’état, l’enquête de flagrance ne permet pas de conclure à une intention homicide », a déclaré le procureur de la République de Thionville, Jean-François Mailhes.

Me Alexandre Bouthier évoque de son côté « un geste accidentel » sur fond de fatigue et de déprime liées à une intervention chirurgicale subie récemment par la mère de famille.

AVEUX CIRCONSTANCIÉS

Les secours étaient intervenus samedi matin au domicile de cette famille monoparentale pour une blessure par coup de couteau infligée à la fillette de 10 ans, au niveau du thorax.

Les premières déclarations des trois protagonistes laissaient entendre que le jeune garçon de 5 ans avait blessé sa soeur au cours d’une dispute liée à l’usage d’une console de jeu.

Mais de nouvelles auditions des deux mineurs par les gendarmes chargés de l’enquête ont orienté les soupçons vers leur mère, employée de nuit comme serveuse dans un bar-restaurant au Luxembourg.

Placée en garde à vue mardi, celle-ci « a passé des aveux circonstanciés sur sa culpabilité, mais elle reste très évasive sur le mode opératoire », a indiqué le procureur de la République.

Réveillée samedi matin par les cris de ses enfants, elle aurait au cours d’une dispute « piqué » sa fille avec le couteau qu’elle avait utilisé dans la nuit, à son retour du travail, pour se préparer un sandwich.

« La mère leur a ensuite dit qu’il fallait que le petit frère se désigne, parce qu’elle avait peur d’aller en prison », a précisé le parquet, qui évoque des enfants placés dans une situation de « conflit de loyauté épouvantable et extrême. »

La fillette est hospitalisée à Nancy. Son petit frère a été placé dans un foyer de la protection judiciaire de la jeunesse.

Thomas Calinon, édité par Elizabeth Pineau

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Pour le syndrome de Münchausen, voir :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_d … BCnchausen
http://ja.wikipedia.org/wiki/%E3%83%9F% … 9%E7%BE%A4
Pour le syndrome de Münchausen par procuration :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_d … rocuration
http://ja.wikipedia.org/wiki/%E4%BB%A3% … 9%E7%BE%A4

références données par jck dans son témoignage sur le forum en français de SOS Parents Japan :

http://sos-parents-japan.org/forum/viewtopic.php?f=2&t=39

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