La dissolution du mariage reste mal acceptée

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LE MONDE | 28.07.08 | 14h25
TOKYO CORRESPONDANCE

Le nombre de divorces au Japon a enregistré en 2007 une cinquième année consécutive de baisse. A 255 000, contre 257 475 en 2006, il reste cependant élevé, puisqu’en 1995, il ne dépassait par les 199 016. A 2,02-2,04 en 2006 – contre 1,60 en 1995 -, le taux de séparation apparaît proche de celui de la France (2,2 en 2006).

Les chiffres enregistrés dans l’Archipel en 2007 constituent une certaine surprise. Entrée en vigueur en avril de la même année, une législation permet aux épouses de retraités de toucher, en cas de séparation, jusqu’à 50 % de la pension de leur mari. Cette loi avait été adoptée en 2004 alors qu’auparavant, le versement d’un revenu régulier à l’ex-épouse dépendait de la bonne volonté du mari retraité.

Les premières discussions sur cette loi datent de 2001. Peu après, le nombre de divorces a commencé à baisser. Des craintes se sont alors exprimées, expliquant cette contraction par la volonté de beaucoup de femmes d’attendre le 1er avril 2007 pour engager des procédures en vue d’une séparation. Le phénomène devait être accentué par l’arrivée à l’âge de la retraite de la génération du baby-boom, les personnes nées entre 1947 et 1949. Certains allaient jusqu’à prédire un nombre de séparations supérieur à 300 000 pour 2007.

Au final, si le nombre de divorces des personnes mariées depuis plus de trente-cinq ans a progressé de 16 %, il n’a pas atteint les sommets redoutés, sans doute en raison des garde-fous administratifs et juridiques qui encadrent la nouvelle loi.

Plus généralement, la baisse du nombre des divorces s’accompagne d’une contraction de celui des mariages : 714 000 en 2007 contre 731 000 en 2006.

Le nombre des séparations est certes conforme à la moyenne des autres pays industrialisés. Mais cette procédure – très simple en cas de séparation par consentement mutuel et qui s’effectue, dans ce cas, auprès de la mairie du lieu de résidence – n’empêche pas les personnes séparées de continuer à souffrir d’une mauvaise image au sein de la société japonaise, où prédomine encore l’idée qu’il faut « supporter ».

Cette relative mise au ban revêt un aspect plus douloureux quand elle s’accompagne de la perte du droit de voir ses enfants, ce qui arrive dans plus de 60 % des cas.

Philippe Mesmer
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