FORUM PRATIQUE sur la VIE en CORÉE du SUD

Bonjour,

Comme vous le savez en août je pars à Seoul pour 3 semaines (premier voyage d'une très longue série, j'y compte bien )
Petit problème c'est que je suis piercée et tatouée ...

Niveau piercings je ne fais pas de soucis, j'en ai 4 à chaque oreille mais que des "petits" qui n'ont jamais gêné personne, pas même mes profs et examinateurs dans mon BTS Commerce International où le costard est de rigueur... et enfin 1 au nombril, toujours caché donc !

Par contre je me pose plus de questions vis à vis de mon tatouage.
Je sais qu'au Japon c'est vraiment mal vu car encore associé aux Yakuzas dans les esprits, et certains lieux publics comme les Onsen et parcs aquatiques me sont interdits
Pourtant il n'a rien de choquant, c'est un bébé tigre qui joue avec un kanji (celui du tigre), que je porte dans le bas du dos.

Quand est-il de la Corée ? Leur mentalité a-t-elle évolué plus vite que leurs voisins nippons ? Sont-ils aussi stricts pour l'accès à certains lieux publics ?

Merci d'avance !

ben alors, c'est tabou à ce point ?!

En Corée ce n'est pas tabou, d'autant plus qu'étant étranger on a plus le droit d'afficher nos différences. Moi par exemple, j'ai un piercing au visage (labret décalé) et il passe très bien.

Les jeunes coréens qui sont tatoués, ont tendance à le montrer en soirée ou entre amis, mais en cours ou seuls dans la rue, c'est très souvent caché, je sais pas trop pourquoi. Mais la Corée n'est pas aussi "choquée" quand elle voit un tatouage que le Japon (pas la même histoire) où les piscines sont interdites aux gens tatoués.

Parce qu'en Coree et au Japon, le tatouage est le symbole du gangster et du crime organise. Forcement, ils le cachent.

Par contre, je n'ai jamais vu de lieux interdits aux tatoues en Coree. J'imagine que les amis ne le verront pas mal. Par contre, il vaut mieux eviter de l'exhiber en public.

J'avais pas prévu de exhiber pas de soucis, mais ça m'aurait embêter d'être interdite de piscines et autres
Merci !

J'allais poser la même question, sauf que le problème est un peu différent pour moi :
Je suis lourdement tatoué (bras intégral, dos intégral en cours, jambes, torse, etc.) et lors de mes voyages au Japon, à l'exception de l'accès aux onsen et piscines qui m'était strictement proscrit, je n'ai pas vraiment subi de regards inquisiteurs ou de réflexions ouvertement négatives à mon égard.
En revanche, j'ai pu lire ici et là que le tatouage restait une pratique très tabou en Corée, et pas vraiment bien perçue par la population. Je suppose que le jugement doit différer suivant les quartiers où l'on s'"exhibe".
Du coup, j'espère ne pas subir une quelconque discrimination, car à la période durant laquelle je compte me rendre en Corée, la température ne me permettra pas de dissimuler les parties de mon corps "coupables"...

En 2003, près de 170 coréens auraient été arrêtés pour avoir essayé de se faire réformer en se faisant tatouer le corps.

Le tatouage est un sujet sensible en Corée. Il est d'abord en opposition avec des croyances confucianistes qui restent fortes. Beaucoup de coréens croient que leur corps sont des cadeaux de leurs ancêtres et que c'est un devoir de les préserver. Leur réaction face aux tatouages n'est donc pas surprenante. Exposez vous tatouages ici, et vous ne ferez jamais l'expérience de la fameuse hospitalité coréenne...

En Europe, autrefois, les tatouages etaient la marque de toutes sortes de criminels, esclaves ou indésirables. La tradition coréenne à évolué de manière assez similaire. En conséquence, se faire tatouer en Corée est très mal vu.

Moon So-Yee, un coréen qui réside à Londres etait choqué de constater que : "beaucoup de personnes ici portent des tatouages comme des vêtements. Je me demandais : etaient t'ils tous des gangsters ? En Corée, si quelqu'un porte des tatouages, c'est probablement un criminel."

Parmi les criminels tatoués coréens, la pratique est un rite de loyauté. Une foi que vous avez été marqué par le tatouage d'un gang, vous ne le quitterez jamais, du moins, en théorie.

Pourtant, aujourd'hui, cette forme de tatouage ne semble plus avoir cours en Corée. Binool, un tatoueur qui travail dans le quartier de l'Université de Hongik affirme que la plupart de ces clients sont des "gens normaux" qui ont en général la vingtaine. "Il y a beaucoup d'artistes comme des musiciens, des danceurs, des acteurs et des peintres parmi mes clients", dit-il, "mais aussi des étudiants, des employés de bureau, et même des mères de famille".

La principale différence est l'emplacement. Les étrangers ont tendance à préférer des tatouages bien visibles alors que les coréens les placent en général sur l'épaule, le dos, ou la cuisse, des zones faciles a dissimuler sous les vêtements.

A propos de dissimulation, il faut des heures pour dénicher l'entrée discrète de Sun Tattoo, en bas d'étroit escaliers dans une rue anonyme. Au dehors, des enfants jouent au football sans savoir qu'un laboratoire secret se cache sous leurs pieds.

Techniquement, le tatouage est légal en Corée, mais les tatoueurs sont souvent arrêtés et condamnés pour exercice illégal de la médecine. "je suis resté en prison durant 10 jours" confesse Gun-woon, un tatoueur coréen dans un article du magazine bilingue DDD. "Ils m'ont arrêtés, mais n'ont pu trouver aucune preuve. Ils ont pris les numéros de téléphone de mes clients et les ont appelés, mais n'en ont trouvé aucun pour m'accuser. Ils m'ont alors inculpé pour avoir pratiqué la médecine illégalement, car mes aiguilles perforent la peau."

Evidemment, ce verdict choque Binool. "Ils voulaient faire un exemple, mais si nous suivons la loi telle qu'elle a été appliqué ici, il devient même illégal de soigner le genou de son fils à la maison lorsqu'il est tombé". Bien sûr, personne n'a jamais été envoyé devant les tribunaux pour cela, mais il reste qu'il est illégal de pratiquer n'importe quelle forme de médecine sur une autre personne en Corée.

La Corée ne possède aucune législation réglementant le tatouage. Les standards d'hygiène sont donc définit par des accords entre les artistes. "Comme il n'existe aucune institution donnant des leçons pour devenir tatoueur en Corée" raconte Binool "j'ai voyagé dans tout le pays pour rencontrer le plus possible d'artistes du tatouage." Malheureusement, il n'y a aucune garantie d'obtenir un tatouage de qualité, à moins de connaître l'artiste...

"ne vous faites jamais tatouer à Hongdae", prévient Drew, un américain qui à vécu en Corée une bonne partie de sa vie. Il dévoile son plus embarrassant tatouage : une illustration d'un homme agrippant un buffle. Ce n'est pas tant le sujet que ce qu'il y a autour de lui qui importe : le cercle autour du tatouage est irrégulier. Il se l'est fait tatouer dans l'arrière boutique d'un magasin de piercing. "j'ai dis au tatoueur que j'avais un train à prendre dans deux heures, cela fut probablement mon erreur".

Le problème de l'hygiène se pose aussi. "la salle (de Sun Tatoo), a fait fuir certaines personnes" d'après Paul, Un métis punk guitariste dans un groupe nommé Suck Stuff, "mais je ne vois pas pourquoi, ce n'est pas la salle qui entre dans votre bras".

L'alternative aux salles de tatouages est l'une des nombreuses cliniques de chirurgie esthétique coréenne dans lesquelles exercent des médecins certifiés. La chirurgie esthétique est très populaire en Corée du Sud, de l'effacement des taches sur la peau, à la fameuse chirurgie des paupières, jusqu'au maquillage permanent. Les chirurgiens esthétique sont accrédites pour la réalisation de tatouages, cependant, ils ne sont pas habitués à faire plus que des contours de l'œil ou autres maquillages tatoués à l'aspect naturel. Ils n'ont rien a voir avec les artistes underground du tatouage. "C'est du maquillage, pas du tatouage !" s'insurge Binool "je n'ai jamais considéré cela comme une sorte de tatouage".

Sun Tatoo évolue pour se mettre en conformité avec les normes d'hygiène. Les équipements sont maintenant tous stérilisés. Le portfolio de l'officine présente les tatouages de presque toute la scène punk coréenne et c'est de plus le tatoueur officiel du site punk skunxs.com.

Les tatouages sont populaires au sein de la scène punk coréenne. Mais cela implique que la plupart d'entre eux ne pourront trouver ensuite un travail décent s'ils veulent se reconvertir. Alors, pourquoi se faire des tatouages ?

"Parce que les autres le font" dit un punk.
"J'etais curieux" avoue un autre.
"Je pensais juste que ce serait cool" ajoute un troisième.

Des raisons étonnamment légères, surtout en proportion des difficultés auxquels ils s'exposent en se faisant tatouer. Alors, pourquoi se font-ils marquer ?
Les punks coréens disent que cela leur donne un sentiment d'achèvement, que cela leur donne le sentiment d'être "spécial".

Mais il y a encore une raison, peut être plus forte que les autres pour se faire des tatouages en Corée. Chaque homme coréen a le devoir de servir durant deux années avant d'avoir trente ans. Jusqu'à récemment, l'armée refusait les personnes tatouées sur plus des deux tiers de leur corps. Sans autres échappatoires, certains ont choisi le tatouage.

D'après Binool, "Beaucoup de personnes se sont servis de cette loi autrefois, mais aujourd'hui, vous ne pouvez plus être exempté en raison d'un nombre de tatouages trop important". D'après un article de CBS News en 2003, près de 170 personnes ont été arrêtées pour avoir tenté de se soustraire au service militaire avec des tatouages. Un crime passible de trois ans d'emprisonnement. Ces jeunes hommes en disgrâce on été exposés dans les médias, cheveux rasés, tête baissés et t-shirts relevés dévoilant des tatouages de dragons poissons ou de roses.

Naturellement, l'effacement des tatouages est aussi une activité très lucrative, et Binool avoue qu'il profite aussi de ce marché. "beaucoup de personnes se sont fait des tatouages, juste pas curiosité durant leur fougueuse jeunesse" dit-il. "Cela représente par la suite un gros handicap dans leur vie quotidienne, ils ne peuvent aller dans les bains publics, ou la piscine, ou bien faire de la gymnastique".

Binool raconte qu'un père de famille etait venu le voir pour faire recouvrir son tatouage. Il n'avait jamais été torse nu devant son fils, car il avait honte de son vieux tatouage. "Lorsque je l'ai effacé, il a crié de joie", se rappelle t'il. "Lorsque je vois des gens repartir chez eux, leurs tatouages effacés, lorsque je les vois nouveau fiers d'eux même, je me sent fier de ce que je fait. Je pense que ce que je fait peut changer leur vie. C'est pour cela qu'ils se font des tatouages. C'est pour changer leur vie".

Ca ressemble a un article. D'ou est-il tire ?

Le tatouage est un sujet sensible en Corée. Il est d'abord en opposition avec des croyances confucianistes qui restent fortes. Beaucoup de coréens croient que leur corps sont des cadeaux de leurs ancêtres et que c'est un devoir de les préserver. Leur réaction face aux tatouages n'est donc pas surprenante.

J'adore cette phrase dans un des pays qui a le plus recours a la chirurgie esthetique. Si leur corp est un cadeau des ancetres pourquoi le metamorphose-t-il autant avec la chirurgie ?

La raison vient sans doute que la chirurgie esthétique n'existait pas à l'époque de Confucius et que c'est considéré comme valorisant vis à vis des normes occidentales.

JooHee j'avais déjà lu cet article sur internet (sur Corée en France il me semble, à vérifier), ça serait sympa pour les auteurs de mettre vos sources. A moins que vous le soyez.

Puisque la personne ne l'a pas fait depuis, je me permets de citer la source française (d'après un article américain) : http://www.coreeenfrance.com/index.php? ... =5&art=233

Sinon pour mon retour d'expérience, aucun coréen n'a vu mon tatouage !
Il y aurait eu une chance à Busan ou à Jeju quand je me suis baignée, mais tout le monde restait habillé alors j'ai fait de même j'ai gardé mon petit jogging et mon T-shirt pour me baigner, et vu que je suis un peu pudique ça m'allait très bien, en fait

2eme tatouage en préparation, 6 ans après le premier
celui-là sera sur le pied, innocent encore : une partition de musique
mais comme je retourne en Corée en août, période que je passe en claquettes, je verrai mieux les réactions !

Nari a écrit : ↑03 avr. 2011 18:08 En Corée ce n'est pas tabou, d'autant plus qu'étant étranger on a plus le droit d'afficher nos différences. Moi par exemple, j'ai un piercing au visage (labret décalé) et il passe très bien.

Les jeunes coréens qui sont tatoués, ont tendance à le montrer en soirée ou entre amis, mais en cours ou seuls dans la rue, c'est très souvent caché, je sais pas trop pourquoi. Mais la Corée n'est pas aussi "choquée" quand elle voit un tatouage que le Japon (pas la même histoire) où les piscines sont interdites aux gens tatoués.

Tu as eu de la chance, moi je n'ai pas cotoyé de jeune tatoués ou bien même percé,j'avais l'impression d'être un intrus lol

sosoppp a écrit : ↑08 févr. 2023 00:53

Nari a écrit : ↑03 avr. 2011 18:08 En Corée ce n'est pas tabou, d'autant plus qu'étant étranger on a plus le droit d'afficher nos différences. Moi par exemple, j'ai un piercing au visage (labret décalé) et il passe très bien.

Les jeunes coréens qui sont tatoués, ont tendance à le montrer en soirée ou entre amis, mais en cours ou seuls dans la rue, c'est très souvent caché, je sais pas trop pourquoi. Mais la Corée n'est pas aussi "choquée" quand elle voit un tatouage que le Japon (pas la même histoire) où les piscines sont interdites aux gens tatoués.

Tu as eu de la chance, moi je n'ai pas cotoyé de jeune tatoués ou bien même percé,j'avais l'impression d'être un intrus lol

Idem pour moi, on ma intérogé sur ce que je portais au nez !