[Dossier] Le mont Geumgang (relations intercoréennes)
Publié : 06 mai 2010 05:26
SEM Thimmy, Dimanche 30 Avril 2010, Dossier de Presse 2. Etude de la Presse.
Depuis que la Corée ait été divisée, les relations entre la Corée du Nord et la Corée du Sud peuvent être qualifiées d’effet yoyo. Parfois cherchant à s’intimider, d’autres fois à se rapprocher jusqu’à même faire paradoxalement les deux en même temps.
D’un côté, nous avons le Nord qui adopte une stratégie de chantage avec comme otage sa population et affiche des revendications lunatiques afin de mieux embrouiller la communauté internationale et de l’autre, une politique qui varie selon le président au pouvoir : lors des dictatures d’après guerre, la politique envers la Corée du Nord était quasi hostile par l’anticommunisme prononcé des politiciens, puis lorsqu’en arriva la réelle démocratie, une politique d’ouverture est affiché notamment par l’ex président Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun. Mais avec l’élection du nouveau président Lee Myung-bak, la tendance conservatrice est remise au goût du jour avec une politique claire du donnant-donnant du parti majoritaire au pouvoir (GPN). Il s’en suit donc un refroidissement logique de la politique nord coréenne envers le Sud.
Au milieu de tout cela, l’entreprise Hyundai ASAN, filiale du grand groupe sud coréen Hyundai, s’est lancée dans le tourisme sur les sites nord coréens et notamment au mont Geumgang, chaîne de montagne se trouvant du côté nord coréen à l’est de la péninsule, près de la DMZ (zone frontière démilitarisée). Le mont Geumgang étant considéré comme le plus beau de la péninsule, 1 956 000 sud coréens escaladèrent et prirent en photo ces montagnes qui possèdent des caractéristiques de paysages uniques depuis déjà 10 ans (ouverture le 18 novembre 1998). Mais les conséquences de l’élection du nouveau parti conservateur de Lee Myung-bak, sont que le mont Baekdu (au nord de la péninsule), montagnes où le mythe de T’angun (fondateur mythique du peuple coréen) prit place, fut fermé aux touristes sud coréens. De plus la mort d’une touriste sud coréenne nommée Park Wang-ja le 11 Juillet 2008 au mont Geumgang tuée par des militaires nord coréen va encore envenimer les relations intercoréennes.
Un climat d’insécurité dans les zones nord coréennes « libres » occupés par des touristes ou des travailleurs sud coréens s’installe et le gouvernement sud coréen va conseiller à sa population ainsi qu’aux ONG de ne pas aller en Corée du Nord pour un certain temps indéterminé. La Corée du Nord, refusant de faire la lumière sur l’incident du 11 juillet, ferma tout simplement l’accès au mont Geumgang et expulsa les sud coréens jugés inutiles sur le sol nord coréen. La Corée du sud, impuissante, réclama une plus grande sécurité de ses ressortissants, en particulier à Gaesŏng où le tourisme et les entreprises sud coréennes sont présents. Leur seul moyen de pression sur sa sœur communiste est l’aide alimentaire et financière qu’elle peut lui offrir en plus de celle offerte par les Nations Unis ainsi qu’une restriction de visites touristiques vers le Nord. Mais Kim Jong-il tient à montrer que c’est lui qui mène le jeu et arrêta le tourisme à Gaesŏng ainsi que l’unique chemin de fer reliant les deux Corées.
Hyundai ASAN, face aux gels constant des deux politiques, perds beaucoup d’argent. 54 millions d’euros sont ainsi engendrées par la suspension du tourisme à Gaesŏng et au mont Geumgang. Elle qui avait investi la somme de 800 millions d’euros dans ces projets, tentent par tout les moyens de réchauffer les relations intercoréennes en exhortant le gouvernement du Sud à normaliser ses relations avec le Nord. Le 18 mars 2009, le ministre sud coréen de la Réunification Hyun In-taek annonce une politique plus flexible concernant le nord en passant outre la réciprocité des efforts insuffisants de la Corée du Nord. Alors que la situation de Gaesŏng revient presque à la normale, un sud coréen est retenu par les autorités nord coréennes car il est accusé d’avoir critiqué le gouvernement communiste. Cet évènement marquera une fois de plus la montée en tension des deux Corées. La Corée du Nord annonça que suite à l’adhésion du la Corée du Sud aux traités de non proliférations d’armes massives, elle serait prête à mener des représailles et à répondre par une riposte militaire forte à quelconque attaques extérieur. Cette adhésion intervient au moment où les Nord coréens firent des essais nucléaires d’où leur colère.
Une fois de plus, Hyundai ASAN va vouloir calmer le jeu et le président de Hyundai Hyun Jang-eun rencontra le président Kim Jong-il afin de faire libéré l’otage sud coréen ainsi que de parler de la réouverture du mont Geumgang. Mais le gouvernement sud coréen n’entend pas ceci de la même façon et émet des réticences quant à la reprise du tourisme au mont Geumgang. La Corée du Nord a trouvé pour cela une parade qui est certes contraire aux traités signés entre les deux Corées en 2000 pour une ouverture vers l’autre, mais qui néanmoins est efficace : En avril 2010, elle décida de mener une inspection sur tous les complexes sud coréens existant au mont Geumgang (golf, salle de karaoke, station thermale…) et annonce le gel de ces biens immobiliers voire la saisie de ces biens si la Corée du Sud n’autorise pas de nouveaux les touristes sud coréens à venir au mont Geumgang.
Aujourd’hui, avec un nouvel incident qui pourrait peut-être être imputée aux militaires nord coréen, c'est-à-dire le naufrage du croiseur sud coréen le Cheonan, la politique intercoréenne est une fois de plus dans une période gelée. Ceci est d’autant plus compréhensible que la politique ferme de Lee Myung-bak face au chantage permanent de sa voisine, irrite le gouvernement communiste au plus haut point, d’autres incidents sont à prévoir qu’ils soient diplomatiques, militaires ou autres et aura pour malheureuse conséquence une perte de bénéfice des entreprises sud coréenne tel que Hyundai ASAN qui misèrent sur un marché finalement très aléatoire.
Ouverture :
- Jusqu’à combien de temps la Corée du Sud et la communauté internationale vont-ils continuer à subir la politique contradictoire de Kim Il-sung ?
- Si la culpabilité de la Corée du Nord est admise scientifiquement sur le naufrage de croiseur Cheonan sud coréen, qu’adviendra-t-il des zones touristiques et économique intercoréen ?
- Hyundai ASAN conscient de l’enjeu économique, politique, historique et social, continuera-t-il à perdre de l’argent à cause de la politique nord coréenne lunatique ?
- La Chine qui joue d’ores et déjà un rôle prépondérant en Corée du Nord, va-t-elle continue à gratter les parts de marché sud coréens ?
- Le successeur du régime des Kim va-t-il mener une politique intercoréenne plus ouverte ou plus stricte ?
Depuis que la Corée ait été divisée, les relations entre la Corée du Nord et la Corée du Sud peuvent être qualifiées d’effet yoyo. Parfois cherchant à s’intimider, d’autres fois à se rapprocher jusqu’à même faire paradoxalement les deux en même temps.
D’un côté, nous avons le Nord qui adopte une stratégie de chantage avec comme otage sa population et affiche des revendications lunatiques afin de mieux embrouiller la communauté internationale et de l’autre, une politique qui varie selon le président au pouvoir : lors des dictatures d’après guerre, la politique envers la Corée du Nord était quasi hostile par l’anticommunisme prononcé des politiciens, puis lorsqu’en arriva la réelle démocratie, une politique d’ouverture est affiché notamment par l’ex président Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun. Mais avec l’élection du nouveau président Lee Myung-bak, la tendance conservatrice est remise au goût du jour avec une politique claire du donnant-donnant du parti majoritaire au pouvoir (GPN). Il s’en suit donc un refroidissement logique de la politique nord coréenne envers le Sud.
Au milieu de tout cela, l’entreprise Hyundai ASAN, filiale du grand groupe sud coréen Hyundai, s’est lancée dans le tourisme sur les sites nord coréens et notamment au mont Geumgang, chaîne de montagne se trouvant du côté nord coréen à l’est de la péninsule, près de la DMZ (zone frontière démilitarisée). Le mont Geumgang étant considéré comme le plus beau de la péninsule, 1 956 000 sud coréens escaladèrent et prirent en photo ces montagnes qui possèdent des caractéristiques de paysages uniques depuis déjà 10 ans (ouverture le 18 novembre 1998). Mais les conséquences de l’élection du nouveau parti conservateur de Lee Myung-bak, sont que le mont Baekdu (au nord de la péninsule), montagnes où le mythe de T’angun (fondateur mythique du peuple coréen) prit place, fut fermé aux touristes sud coréens. De plus la mort d’une touriste sud coréenne nommée Park Wang-ja le 11 Juillet 2008 au mont Geumgang tuée par des militaires nord coréen va encore envenimer les relations intercoréennes.
Un climat d’insécurité dans les zones nord coréennes « libres » occupés par des touristes ou des travailleurs sud coréens s’installe et le gouvernement sud coréen va conseiller à sa population ainsi qu’aux ONG de ne pas aller en Corée du Nord pour un certain temps indéterminé. La Corée du Nord, refusant de faire la lumière sur l’incident du 11 juillet, ferma tout simplement l’accès au mont Geumgang et expulsa les sud coréens jugés inutiles sur le sol nord coréen. La Corée du sud, impuissante, réclama une plus grande sécurité de ses ressortissants, en particulier à Gaesŏng où le tourisme et les entreprises sud coréennes sont présents. Leur seul moyen de pression sur sa sœur communiste est l’aide alimentaire et financière qu’elle peut lui offrir en plus de celle offerte par les Nations Unis ainsi qu’une restriction de visites touristiques vers le Nord. Mais Kim Jong-il tient à montrer que c’est lui qui mène le jeu et arrêta le tourisme à Gaesŏng ainsi que l’unique chemin de fer reliant les deux Corées.
Hyundai ASAN, face aux gels constant des deux politiques, perds beaucoup d’argent. 54 millions d’euros sont ainsi engendrées par la suspension du tourisme à Gaesŏng et au mont Geumgang. Elle qui avait investi la somme de 800 millions d’euros dans ces projets, tentent par tout les moyens de réchauffer les relations intercoréennes en exhortant le gouvernement du Sud à normaliser ses relations avec le Nord. Le 18 mars 2009, le ministre sud coréen de la Réunification Hyun In-taek annonce une politique plus flexible concernant le nord en passant outre la réciprocité des efforts insuffisants de la Corée du Nord. Alors que la situation de Gaesŏng revient presque à la normale, un sud coréen est retenu par les autorités nord coréennes car il est accusé d’avoir critiqué le gouvernement communiste. Cet évènement marquera une fois de plus la montée en tension des deux Corées. La Corée du Nord annonça que suite à l’adhésion du la Corée du Sud aux traités de non proliférations d’armes massives, elle serait prête à mener des représailles et à répondre par une riposte militaire forte à quelconque attaques extérieur. Cette adhésion intervient au moment où les Nord coréens firent des essais nucléaires d’où leur colère.
Une fois de plus, Hyundai ASAN va vouloir calmer le jeu et le président de Hyundai Hyun Jang-eun rencontra le président Kim Jong-il afin de faire libéré l’otage sud coréen ainsi que de parler de la réouverture du mont Geumgang. Mais le gouvernement sud coréen n’entend pas ceci de la même façon et émet des réticences quant à la reprise du tourisme au mont Geumgang. La Corée du Nord a trouvé pour cela une parade qui est certes contraire aux traités signés entre les deux Corées en 2000 pour une ouverture vers l’autre, mais qui néanmoins est efficace : En avril 2010, elle décida de mener une inspection sur tous les complexes sud coréens existant au mont Geumgang (golf, salle de karaoke, station thermale…) et annonce le gel de ces biens immobiliers voire la saisie de ces biens si la Corée du Sud n’autorise pas de nouveaux les touristes sud coréens à venir au mont Geumgang.
Aujourd’hui, avec un nouvel incident qui pourrait peut-être être imputée aux militaires nord coréen, c'est-à-dire le naufrage du croiseur sud coréen le Cheonan, la politique intercoréenne est une fois de plus dans une période gelée. Ceci est d’autant plus compréhensible que la politique ferme de Lee Myung-bak face au chantage permanent de sa voisine, irrite le gouvernement communiste au plus haut point, d’autres incidents sont à prévoir qu’ils soient diplomatiques, militaires ou autres et aura pour malheureuse conséquence une perte de bénéfice des entreprises sud coréenne tel que Hyundai ASAN qui misèrent sur un marché finalement très aléatoire.
Ouverture :
- Jusqu’à combien de temps la Corée du Sud et la communauté internationale vont-ils continuer à subir la politique contradictoire de Kim Il-sung ?
- Si la culpabilité de la Corée du Nord est admise scientifiquement sur le naufrage de croiseur Cheonan sud coréen, qu’adviendra-t-il des zones touristiques et économique intercoréen ?
- Hyundai ASAN conscient de l’enjeu économique, politique, historique et social, continuera-t-il à perdre de l’argent à cause de la politique nord coréenne lunatique ?
- La Chine qui joue d’ores et déjà un rôle prépondérant en Corée du Nord, va-t-elle continue à gratter les parts de marché sud coréens ?
- Le successeur du régime des Kim va-t-il mener une politique intercoréenne plus ouverte ou plus stricte ?